Cyfac (Hommes – Indre-et-Loire)
- 3e prix du Concours de Machines
- prix de l’innovation
- prix du public
Présenter une machine au concours n’est pas une sinécure et demande un investissement important aux cadreurs. Beaucoup de machines on été achevées dans l’urgence et certains des inscrits n’ont tout simplement pas pu terminer leurs machines à temps. La veille de l’ouverture du Concours, Cyfac annonçait ainsi sur les réseaux sociaux qu’il était à deux doigts de déclarer forfait. Au final, avec trois mentions au palmarès, Cyfac aura pourtant été le constructeur le plus récompensé de cette édition.
Cyfac a en effet une fois de plus montré la variété son savoir-faire, et en particulier sur le plan de l’innovation. Comme l’année dernière, Cyfac a pris des risques en réalisant de l’inédit ce qui, dans le domaine du vélo, est moins courant et moins facile qu’il n’y paraît.
Les garde-boue
Avec ses garde-boue mono-pièce et clipsables d’abord, Cyfac propose l’aboutissement de la piste tracée l’année dernière avec ses garde-boue intégrés au cadre – prouesse technique qui pouvait susciter des réticences sur le plan pratique. Cette fois-ci, non seulement il ne sont plus solidaires du cadre mais ils se retirent sans outils.
À l’avant, une molette sert à démonter le garde-boue sans retirer l’axe traversant :
Et le garde-boue se fixe à l’attache du porte-paquet par un crochet en inox :
À l’arrière, les tringles du garde-boue se fixent sur les haubans. Sur ce cadre acier et carbone, l’inox est essentiellement réservé à recevoir les parties amovibles des garde-boue :

On note en passant que la patte du dérailleur (électrique) est allongée pour permettre à celui-ci d’encaisser les 46 dents du (très) grand pignon.
Et la partie en carbone se raccroche à la partie fixe en inox :
Produire des garde-boue en interne est une belle démonstration de savoir-faire et Cyfac a d’ailleurs réalisé les garde-boue de l’une des autres machines du concours. Mais Cyfac va plus moins en réalisant une structure monocoque garde-boue/tringle – et surtout amovible.
Le circuit électrique
L’autre innovation concerne le circuit électrique. Si la fourche n’a pas été produite en interne (il s’agit d’une fourche Columbus en carbone) Cyfac a l’habitude d’y intégrer des modifications et en a d’ailleurs aussi réalisé pour un autre membre du concours.
Ici la fourche carbone intègre à la fois un système de liaison du moyeu dynamo sans contact (SON SL), un passage interne de durite de frein et l’alimentation de l’éclairage :

Moyeu SON SL avec rayons plats ligaturés : un montage haut de gamme réalisé par Asterion.

Passage de la durite de frein dans la fourche carbone.

Routage interne des câbles pour l’alimentation du phare Supernova E3.
Situé ici en arrière par rapport à l’axe de la roue avant, le phare aurait sans doute était plus efficace avec un positionnement plus en avant, sur le porte-paquet par exemple. Mais la fixation au fourreau a au moins l’avantage de permettre retrait du porte-paquet en conservant le phare.
À l’arrière, le phare est intégré à la jonction des haubans et du tube supérieur :

Comme l’année dernière, intégration parfaite avec, cette fois-ci un support usiné en interne du feu Supernova.
Mais l’innovation réside ailleurs : en mixant une cassette SRAM 11-46 pour une utilisation mono-plateau, un dérailleur Shimano VTT électrique et des manettes route Di2, Cyfac libère les commandes électriques de la manette gauche et les utilise à la fois comme interrupteur de l’éclairage et pour actionner les clignotants situés dans les bouchons de cintre. À chacun d’estimer l’utilité de ce dernier point pour son propre usage mais Cyfac a là encore clairement joué le jeu de l’innovation.
Le porte-paquet
La réalisation d’un porte-paquet en carbone est là aussi sans doute une première. Par prudence, Cyfac l’a surdimensionné de sorte que son poids n’est pas véritablement concurrentiel par rapport à d’autres porte-paquets en acier du concours, y compris ceux qui intègrent un support de pompe. Par prudence encore, afin de ne pas le perdre sur la route, le bouchon du compartiment de rangement de la pompe est assez dur à retirer, ce qui peut être gênant sur le terrain.
Le système de fixation est lui en revanche sûr et fiable. L’année dernière Cyfac avait deux sacoches latérales, ce qui faisait une de trop par rapport au chargement imposé. Cyfac ne voulait pas cette année rouler avec une seule sacoche latérale ce qui déséquilibre, ne serait-ce que visuellement, le vélo. Le porte-paquet est donc en réalité un support de sacoche latérale mais portée à l’horizontal et au-dessus de la roue.
Une randonneuse moderne
Pour le reste, Cyfac a montré une fois de plus la qualité de son savoir-faire et le soin apporté à la réalisation :

Avec une tige de selle intégrée, le « capot » permet d’ajuster la hauteur de selle sur quelques centimètres.
Comme l’année dernière, l’arrière de vélo est particulièrement soigné avec protège base…

Le protège base en carbone est fixé par les vis à collerette qu’on retrouve sur les porte-bidon et la patte de phare avant.
… repose chaîne :
… et signatures de l’équipe :
Je n’ai pas malheureusement pas eu le temps de photographier la machine de Cyfac en entier et il me manque aussi certains composants. Je renvoie donc à la page Facebook du constructeur qui présente un récapitulatif de la machine et quelques belles photos :
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Les autres articles consacrés au Concours de Machines 2017 :
- 1ère partie : l’enfer d’Ambert
- 2e partie: le podium du concours de machines : Pechtregon – J. P. Weigle – Cyfac
- 3e partie : les prix spéciaux
- 4e partie : la jeune garde – part. I – part. II
- 5e partie : les grands noms (à venir)